Le député et président du parti JëL Liñu Moom/Les Nationalistes, Tahirou Sarr, a fermement appelé ce samedi à l’application sans exception de la loi 71-10 du 25 janvier 1971, qui encadre les conditions d’admission, de séjour et d’établissement des étrangers au Sénégal. Il dénonce toute dérogation qui favoriserait certains ressortissants étrangers, comme les Mauritaniens, au détriment d’autres groupes.
Dans une déclaration relayée par la presse locale, l’honorable Tahirou Sarr souligne que cette loi, vieille de plus d’un demi-siècle, impose aux étrangers résidant plus de 90 jours sur le sol sénégalais l’obligation d’être en règle avec une carte de séjour, quelle que soit leur nationalité. Cette exigence est justifiée notamment par la contribution économique des étrangers au pays, en contrepartie des services publics dont ils bénéficient, tels que la sécurité, la santé, l’éducation et les infrastructures urbaines.
Si le gouvernement sénégalais vient de signer un accord bilatéral avec la Mauritanie pour encadrer le séjour réciproque des ressortissants, Tahirou Sarr y voit avant tout une réponse aux expulsions controversées de Sénégalais en Mauritanie. Cet accord, selon lui, est plus une réaction populiste qu’une vraie politique migratoire réfléchie. Il déplore que le Sénégal tolère la présence de centaines de milliers d’étrangers en situation irrégulière, alors que leurs pays d’origine imposent des conditions strictes aux Sénégalais.
« La réciprocité n’est pas un gage de souveraineté », a-t-il affirmé, appelant le Sénégal à établir ses propres règles de manière souveraine, et non à subir ou à copier ce que d’autres pays imposent aux Sénégalais. En sa qualité de représentant parlementaire, il menace de continuer à exiger que la loi soit effectivement appliquée, avec diligence et équité, face à un État qui doit avant tout protéger la dignité de ses citoyens.
La loi 71-10 prévoit des sanctions pénales en cas de séjour irrégulier au Sénégal, allant d’amendes à des peines d’emprisonnement pouvant atteindre jusqu’à deux ans, en plus de l’expulsion. L’autorisation de séjour est conditionnelle, renouvelable et subordonnée au versement des taxes et à la fourniture de garanties de rapatriement.
Cette prise de position intervient dans un contexte de tension migratoire entre le Sénégal et la Mauritanie, où les Sénégalais subissent souvent des expulsions dans des conditions jugées inacceptables. Tandis que le Sénégal a simplifié l’accès des Mauritaniens via certains accords, des voix élevées comme celle de Tahirou Sarr demandent à la fois une application stricte de la loi et une politique migratoire résolument souveraine et équitable.
Cette injonction à l’État sénégalais vise aussi à faire respecter les droits des Sénégalais à l’étranger, au-delà des annonces diplomatiques ponctuelles, en insistant sur une vigilance accrue sur la situation des compatriotes en Mauritanie et ailleurs.