À Méouane, un forum organisé samedi dernier a mis en lumière les inquiétudes grandissantes liées aux activités minières de Grande Côte Opérations (GCO). Le maire de la commune, Cheikh Sall, s’est clairement élevé contre la société, dénonçant la multiplication des accidents mortels provoqués par ses trains. Il est notamment revenu sur un drame récent dans le village de Ndoukoureu, où une femme a perdu la vie.
Très critique envers GCO, le maire a annoncé que la mairie soutiendrait officiellement les familles des victimes dans leurs démarches judiciaires. Pour lui, ces accidents ne sont que la partie visible des dégâts subis par la population locale : dégradation de l’environnement, atteintes à l’agriculture et à l’élevage, et surtout absence de responsabilité sociale de la part de l’entreprise. « La famille de la dernière victime n’a reçu aucun soutien de GCO. Les enfants ont même dû abandonner l’école. C’est inacceptable », a-t-il dénoncé.
En réaction, GCO a publié un communiqué pour défendre son bilan. Selon l’entreprise, ses activités se limitent à l’extraction de sables minéralisés dans les dunes, avec un effort de revégétalisation et une restitution des zones exploitées à l’État. Elle souligne également sa contribution économique majeure, annonçant avoir injecté en 2024 plus de 121 milliards de FCFA dans l’économie, dont 70 milliards en achats locaux et sous-traitance, et près de 28 milliards en impôts et taxes.
Malgré ces chiffres, la colère locale demeure vive. Pour Cheikh Sall, les retombées économiques ne peuvent en aucun cas compenser la perte de vies humaines ni les préjudices sociaux et environnementaux. L’éventualité d’une plainte officielle annonce une nouvelle étape dans le bras de fer entre Méouane et GCO.
