Cérémonie d’installation des Comités Régionaux et Départementaux du Comité Interministériel de Lutte contre la Migration Irrégulière (CILMI).
Dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière, le ministre de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, a procédé cet après-midi à l’installation du Comité Départemental de Lutte contre la Migration Irrégulière (CDLMI) à Mbour.
Le Sénégal continue de faire face à un phénomène récurrent, où de nombreux jeunes tentent un voyage périlleux à travers la mer pour rejoindre l’Europe. Pour mettre un terme à ce flux migratoire, le gouvernement du Sénégal a mis en place des Comités Interministériels de Lutte contre la Migration Irrégulière dans toutes les régions et départements du pays. Selon les statistiques de janvier à juin 2024, 294 embarcations sont arrivées aux îles Canaries, transportant 19 260 migrants irréguliers, dont 24 pirogues originaires du Sénégal.
En effet, le CILMI est une structure de coordination et de suivi des services compétentes en matière d’émigration et de surveillance du territoire. Il a pour mission d’élaborer la stratégie nationale et le plan opérationnel de lutte contre la migration irrégulière et suivre leur mise en œuvre en rapport avec toutes les entités concernées etc..
Au Sénégal, ce phénomène prend des proportions particulièrement préoccupantes et alarmantes, notamment chez les jeunes, attirés par l’illusion d’une vie meilleure ailleurs. Selon le ministre Jean Baptiste Tine, la migration irrégulière est un chemin clandestin semé d’embûches, de risques mortels et d’incertitudes. « Nous connaissons tous ces images tragiques de jeunes Sénégalais perdant la vie en mer ou dans le désert, tentant désespérément d’atteindre les côtes européennes », a-t-il souligné.
La migration irrégulière entraîne non seulement de nombreuses pertes humaines, mais également une fuite des talents de jeunes brillants, porteurs d’espoir pour la nation. « Chaque jeune qui quitte le Sénégal de manière illégale est une richesse qui s’éloigne », a déclaré le ministre.
Il est temps de s’interroger sur cette situation insoutenable et de comprendre les raisons qui poussent ces jeunes à prendre un tel risque, malgré leur connaissance des dangers. Le ministre a dressé une liste des causes qui motivent ces départs : « Les raisons sont multiples : le manque d’opportunités économiques, la pression sociale, et parfois la désinformation propagée par des réseaux de passeurs sans scrupules, qui prospèrent sur le dos de ces âmes vulnérables », a-t-il expliqué.
Il est essentiel que l’État renforce les campagnes de sensibilisation en informant les jeunes sur les réalités de cette aventure périlleuse, tout en leur offrant des alternatives viables. Il s’agit de créer des opportunités économiques, de promouvoir l’entrepreneuriat, et d’investir massivement dans la formation professionnelle pour donner à ces jeunes l’espoir d’un avenir meilleur dans leur propre pays.
Ainsi le ministre de l’intérieur poursuit : « Nous devons également intensifier la lutte contre les réseaux de passeurs, en coopérant avec les pays voisins et les organisations internationales pour démanteler ces structures criminelles. La répression des acteurs de cette chaîne est indispensable pour protéger nos citoyens. En tant que nation, il est impératif que nous redoublions d’efforts pour promouvoir une migration légale, ordonnée et sûre. C’est ainsi seulement que nous pourrons offrir un avenir à nos jeunes et préserver la dignité de notre pays sur la scène internationale. »
Le ministre Jean Baptiste Tine a ainsi lancé un appel à toutes les forces vives de la nation pour œuvrer ensemble à bâtir un Sénégal où les opportunités sont créées et où l’avenir se construit ici, sur notre terre, et non dans l’exil.