Le président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), Me Ousmane Chimère Diouf, a tenu à rappeler avec fermeté les principes intangibles qui gouvernent l’institution judiciaire sénégalaise.
Dans un contexte où les débats sur l’autonomie de la justice resurgissent, son intervention vise à dissiper toute ambiguïté : “La justice n’est ni instrumentalisée ni influencée, elle reste indépendante et imperméable à toute pression.”
Si le gouvernement définit la politique pénale, son application relève exclusivement des magistrats, insiste Me Diouf. “Nous ne recevons d’instructions d’aucun autre pouvoir”, affirme-t-il, en soulignant que la Constitution garantit cette séparation des pouvoirs. Une distinction cruciale pour éviter les amalgames entre orientations politiques et exécution judiciaire.
Le président de l’UMS alerte sur les risques de déstabilisation liés aux attentes sociopolitiques : “La justice ne doit pas céder aux pressions sociales ou politiques, quelle qu’en soit l’origine.” Un message qui résonne alors que certains dossiers sensibles alimentent des tensions. Il appelle à la patience, rappelant que “certaines affaires exigent des enquêtes approfondies”, et que le respect des délais légaux prime sur les impatiences médiatiques ou partisanes.
L’UMS se veut rassurante : “Aucun problème n’est relevé tant que les juges conservent leurs libertés.” Me Diouf écarte catégoriquement toute ingérence de l’exécutif : “Les magistrats ne reçoivent de consigne ni du président de la République ni du ministre de la Justice.” Une déclaration qui vise à préserver la crédibilité d’une institution souvent mise à l’épreuve dans l’espace public.
Ce positionnement tranché de l’UMS intervient comme un garde-fou symbolique. En réaffirmant l’indépendance des juges, l’Union tente de couper court aux suspicions tout en rappelant aux justiciables comme aux politiques les limites de leurs prérogatives. Reste à observer comment cette doctrine résistera aux réalités du terrain, où les frontières entre droit et politique sont parfois poreuses.
Letourquotidien