Le Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) de 2024 à Pékin a marqué un tournant décisif dans les relations entre la Chine et l’Afrique, avec une participation record et des engagements renouvelés pour une coopération mutuellement bénéfique. Lors de ce sommet, qui va baisser ses ridaux ce vendredi, les chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique, autour du président chinois Xi Jinping, ont discuté de diverses initiatives visant à promouvoir une modernisation conjointe et à construire une communauté sino-africaine de haut niveau avec un avenir partagé. Un des points saillants a été l’annonce par le président chinois d’un plan de financement de 50 milliards de dollars pour l’Afrique, destiné à stimuler le développement économique et à créer au moins un million d’emplois.
Ce plan ambitieux vise à réduire le déficit commercial croissant entre la Chine et l’Afrique et à encourager un développement économique partagé. La Chine, principal partenaire commercial de l’Afrique, a vu ses échanges bilatéraux atteindre 167,8 milliards de dollars au premier semestre de 2024. Cependant, malgré une augmentation de 5,5 % du commerce entre la Chine et l’Afrique au cours des sept derniers mois, les importations africaines en Chine n’ont pas atteint les objectifs fixés, se limitant à 109 milliards de dollars, bien en deçà des 300 milliards promis lors du précédent FOCAC à Dakar.
Poignée de main entre le président de l’Union Africaine M.Faki et Xi Jinping
En outre, le sommet a mis en lumière la nécessité de diversifier les exportations africaines vers la Chine, qui restent principalement composées de matières premières non transformées. Les discussions ont également porté sur l’importance de l’innovation technologique, avec la création d’une alliance Chine-Afrique pour l’innovation scientifique et technologique agricole, et le développement de projets tels que 100 villages de démonstration pour la réduction de la pauvreté par le développement agricole.
Malgré ces avancées, des préoccupations demeurent quant à l’impact de la dette sur la gestion des finances publiques en Afrique. Entre 2000 et 2023, les prêteurs chinois ont accordé 1 306 prêts d’un montant de 182,28 milliards de dollars à 49 gouvernements africains et à d’autres entités, ce qui a suscité des inquiétudes sur l’endettement du continent. Le FOCAC 2024 a donc été une occasion pour les pays africains de solliciter de nouveaux prêts ou des rééchelonnements de leurs créances, tout en cherchant à équilibrer les besoins de développement avec une gestion financière prudente.
Le FOCAC 2024 a souligné l’engagement continu de la Chine envers l’Afrique, tout en reconnaissant les défis à relever pour assurer une coopération durable et équitable. Les résultats de ce sommet pourraient définir le cours des relations sino-africaines pour les années à venir, avec un accent particulier sur le développement économique, la modernisation et l’innovation technologique.
(Les Echos du Niger)
