Depuis le samedi 2 août, date du scrutin présidentiel à la Fédération sénégalaise de football (FSF), l’attente est devenue insoutenable. Deux semaines après un vote très tendu, le procès-verbal officiel tarde encore à être publié. Et pour cause : une erreur lourde de conséquences a été décelée dans le décompte des voix.
Alors que la commission électorale avait initialement annoncé 509 votants, le dépouillement, lui, fait apparaître 510 bulletins, un bulletin de trop qui fragilise entièrement la crédibilité du scrutin. Un détail comptable qui cristallise les tensions et met la commission dans une position délicate.
Les résultats provisoires se présentent ainsi : Abdoulaye Fall, largement en tête avec 301 voix, devance largement Augustin Senghor (92 voix), ancien président sorti. Suivent Mady Touré, crédité de 116 voix, et Omar Ndiaye, 1 voix.
Si cette seule voix en trop pourrait paraître anecdotique, elle jette un lourd doute sur la régularité du processus électoral et met en lumière un dysfonctionnement majeur. Selon nos informations, la commission électorale se réunit depuis plusieurs jours, confrontée au choix cornélien de publier un procès-verbal potentiellement contestable ou de retarder encore l’annonce officielle, prenant le risque d’ouvrir la porte à une contestation judiciaire.
Le camp de Mady Touré, déjà remonté contre le déroulement global des élections, ne cache pas son intention d’exploiter cette faille pour saisir la justice. D’autant que des accusations de corruption pèsent autour de ce scrutin, accusations que la coalition MT 2025 affirme pouvoir étayer par des preuves. Ses représentants attendent fébrilement la publication du procès-verbal pour déposer un recours formel.
Pendant ce temps, la passation de pouvoir entre l’ancien président Augustin Senghor et le vainqueur Abdoulaye Fall ne s’est toujours pas tenue, brouillant un peu plus l’avenir de la FSF. Pourtant, Fall multiplie déjà les déplacements à l’étranger, notamment au Maroc et en Mauritanie, comme s’il avait d’ores et déjà endossé ses nouvelles fonctions.
Au cœur de cette crise institutionnelle, le football sénégalais retient son souffle : la publication imminente, ou non, du procès-verbal de cette élection devrait en dire long sur la suite. Entre légitimité contestée et tensions persistantes, la FSF connaît un bras de fer qui risque de marquer durablement son avenir.