Ouverte à Dakar jeudi dernier sous le thème The wake (l’eveil), la 15ème édition du Dak’art réunit des artistes venus de divers horizons. Djibril Coulibaly et Tidiane Ndongo ont créé l’attraction des collectionneurs, de créateurs ou amoureux des arts ce samedi (09.11.24) à l’hôtel Le Djollof de Dakar.
Ce programme OFF de l’art africain contemporain encourage les initiatives privées à côté des expositions officielles (IN). L’idée est de référencer les expositions OFF à travers la création de plans et de signalétique qui permet au public de participer aux différents événements.
Pour le commissaire de l’exposition, « l’idée de base est de donner la voie aux talents sénégalais et africains qui n’ont pas souvent la chance de se faire connaître », dit Remy Mallet, fondateur de Dakartnews.
Celui-ci estime que le thème Symboles de vie : Au-delà du regard est une thématique universelle qui incite à une introspection, à une réflexion profonde sur la vie et sur ses multiples facettes dont l’exploration de signes et de symboles de vie utilisée par les deux artistes.
« L’idée est de faire dialoguer le public avec les symboles de vie », selon M. Mallet.
Alors que Djibril Coulibaly utilise les empreintes comme motif central pour ses tableaux, Tidiane Ndongo s’est inspiré du bogolan utilisant des signes et symboles en bambara. Des réflexions assez profondes, spirituelles qui rendent les œuvres assez intéressantes, explique le commissaire de l’exposition.
Les œuvres des deux artistes ont conquis le beau monde venu prendre part au vernissage organisé par Dakartnews avec son partenaire Caravan Arts,une ONG qui s’active dans l’utilisation des arts à des fins de transformation qualitative.
Pour son président Paul Chandler, l’intérêt spécifique pour cette exposition découle de son amour pour le Sénégal pour y avoir grandi et apprécié l’art artistique sénégalais.
Sa rencontre avec le fondateur de DakartNews a été une opportunité pour lui de mieux connaître les artistes sénégalais contemporains par rapport à ceux d’autres pays d’Afrique de l’ouest.
Leur créativité (street art aux cultures de matériaux recyclés) en passant par la peinture sur verre inversée, la peinture de saints soufis sur les murs, bus ou taxis ont subjugué M. Changler.
“L’art est un catalyseur avec son pouvoir de combler les fossés culturels et religieux pour inspirer l’harmonie mondiale”, dit le président de Caravan Arts.
Les œuvres de Tidiane – avec la technique du bogolan – est une peinture ancestrale qu’il manie avec de l’argile, des plantes, des racines et autres éléments naturels. Originaire du Mali, l’artiste trouve son inspiration dans ce tissu ancestral utilisé jadis par les femmes. Celles-ci occupent une place importante dans ses créations artistiques.
« Je trouve qu’on ne leur accorde pas la place qui leur revient. Là où Adam et Abraham sont cités, on oublie souvent Eve, d’où mon questionnement », dit l’artiste malien
Une réflexion que l’artiste partage sur ses tableaux avec un style unique « dogodogoni » (labyrinthe) en bambara. Une expression de signes géométriques qui décrit entre autres le corps de la femme sous tous ses aspects.
Djibril Coulibaly se démarque, lui, avec le tracé du doigt dans ses œuvres. Celui-ci est à sa deuxième exposition pour la biennale et trouve extraordinaire les échanges entre acteurs culturels, critiques ou collectionneurs. Une manière pour lui de s’améliorer personnellement. Ce dernier ajoute que le choix du thème Symboles de vie est un concept que tout le monde partage.
« C’est ce qui nous définit tous en tant qu’être humain », dit- t-il.
Pendant un mois (du 07 novembre au 07 décembre), Dak’art va réunir artistes, chercheurs, professionnels du secteur et passionnés d’art africain contemporain.
Pour Tidiane et Djibril, l’attraction va également continuer autour de leurs œuvres qui n’ont pas fini de révéler toutes leurs significations.
Ndèye Aïssatou Diouf