Le gouvernement souhaite frapper un grand coup dans la lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance. Lors de son passage à l’hémicycle le 14 avril dernier, le Premier ministre a annoncé une réforme majeure de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Si la loi du 9 février 2024 avait déjà renforcé le cadre juridique de cette institution essentielle, son application restait suspendue à un décret d’application.
Aujourd’hui, les nouvelles autorités vont plus loin : elles envisagent une refondation complète de l’OFNAC, en revisitant sa composition et ses modes de désignation afin d’en garantir l’indépendance et la légitimité.
Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS le 18 mai 2025, le professeur Sidy Alpha Ndiaye, ministre-conseiller juridique et directeur de cabinet adjoint du président de la République, a détaillé les grandes lignes de cette réforme attendue. « Tous les membres de l’OFNAC seront désormais désignés à travers un appel à candidature, comme cela a été récemment le cas pour le collège de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) », a-t-il expliqué. Une procédure censée redéfinir les règles du jeu, en bannissant les pratiques opaques de cooptation qui ont trop souvent entaché la crédibilité de l’institution.
Ce virage institutionnel ne vise pas seulement à renforcer les mécanismes de contrôle, mais ambitionne aussi de restaurer la confiance des citoyens dans les organes chargés de la régulation et de la transparence. Dans un contexte où les scandales financiers et la défiance envers les institutions explosent, cette initiative pourrait bien marquer une étape clé vers une démocratie plus saine.
Reste désormais à voir si l’Assemblée nationale adoptera ce projet de loi porteur d’une avancée démocratique majeure. Dans tous les cas, le suspense autour de la future configuration de l’OFNAC et de son rôle devient un enjeu politique central pour les mois à venir.
