Baccalauréat 2025 à Mbour : Des résultats contrastés et des défis persistants

À l’issue de la proclamation des résultats du baccalauréat 2025 dans plusieurs centres d’examen à Mbour, les présidents de jury dressent un bilan contrasté, soulignant à la fois des avancées et des difficultés majeures, notamment liées à la maîtrise de la langue française.

Au Lycée Demba Diop de Mbour un constat sévère a été fait suite à la délibération des résultats du premier tour. Selon Mohamadou Ba, président du jury 1049 au lycée Demba Diop, ne cache pas sa déception face aux résultats de cette session. Avec un taux de réussite global autour de 21,83%, il qualifie la situation de « pas fameux » et « catastrophique » pour la série L’ sur plus de 150 candidats, seuls 03 ont été admis directement et 54 en admissibilité, soit moins de 30% de réussite, un score jugé insuffisant.

« Il y a eu beaucoup plus de filles que de garçons, ce qui est un point positif en matière d’égalité des genres », note-t-il. Mais le problème majeur reste, selon lui, la barrière linguistique. « De moins en moins les candidats maîtrisent la langue française, qui reste pourtant notre langue de travail et de communication. Même moi, président de jury, je dois répéter mes consignes plusieurs fois, car ils ne comprennent pas. Comment peuvent-ils alors comprendre un exercice technique ? » s’interroge-t-il.

Mohamadou Ba rejette l’idée d’introduire davantage les langues locales à l’école, estimant que cela risquerait de faire reculer les acquis. « Notre système éducatif est basé sur la langue française, qui est une langue fédératrice et un vecteur d’unité nationale. Il faut que les élèves fassent l’effort de la maîtriser, sinon le problème persistera, y compris à l’université », avertit-il.

Par contre au lycée Keur Madior des résultats plus encourageants ont été notés, le professeur Boune Omar Cissé, membre de la commission des examens au lycée Keur Madior, se montre plus optimiste. Ce centre, qui accueille les séries L2 et L’, affiche des résultats « acceptables », avec une nette amélioration par rapport à l’année précédente.

« La série L’ est plus nombreuse ici que la série L2, ce qui est l’inverse de la tendance observée dans d’autres centres », souligne-t-il. Selon lui, l’absence de grèves cette année a permis aux enseignants de terminer le programme, contribuant ainsi à de meilleurs résultats.

Le professeur Cissé insiste sur la nécessité d’une année scolaire apaisée pour garantir la qualité de l’enseignement. « C’est une responsabilité partagée entre l’État et les enseignants. Le dispositif mis en place pour l’organisation des examens a ses failles, mais il comporte aussi beaucoup d’aspects positifs. Il doit être évalué et amélioré pour renforcer la crédibilité des résultats à l’avenir », conclut-il.

Ceci dit ces deux témoignages illustrent les défis d’une maîtrise du français auxquels fait face le système éducatif sénégalais, entre progrès et difficultés persistantes. La maîtrise de la langue française apparaît comme un enjeu clé pour améliorer les performances des élèves, notamment dans les séries littéraires.

Alors que les autorités éducatives envisagent des réformes, le débat reste ouvert sur la meilleure manière d’assurer un enseignement de qualité, respectant à la fois l’unité nationale et la diversité linguistique du pays.

LeTourQuotidien

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