Assainissement à Mbour : vers une gestion durable des boues de vidange grâce à la formation des acteurs locaux

La commune de Mbour a accueilli ce jeudi l’atelier de capitalisation marquant la fin de la seconde phase du projet de renforcement des capacités des acteurs de l’assainissement, notamment sur le traitement des boues de vidange. Ce projet, mené par l’Inclusive Sanitation Capacity Hub (ISC-Hub) en partenariat avec l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE), vise à améliorer durablement la gestion de l’assainissement urbain inclusif en Afrique francophone de l’Ouest et du Centre.

Bayati Babou, adjoint au maire de Mbour, a représenté l’autorité municipale lors de cette cérémonie de clôture. Il a souligné l’importance de cette initiative pour la commune, qui jusqu’ici gérait les boues de vidange de manière artisanale, engendrant des problèmes sanitaires et d’hygiène majeurs. « Grâce à cette formation, nos acteurs locaux maîtrisent désormais de nouvelles techniques, notamment la réutilisation des boues dans le maraîchage, source de revenus pour certains », a-t-il déclaré.

Bayati Babou a également exprimé l’espoir que la troisième phase du projet démarre rapidement, en raison de l’enthousiasme des participants et des bénéfices déjà constatés. Il a remercié les partenaires, notamment l’Institut des Sciences de l’Environnement, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, ainsi que la Fondation Bill et Melinda Gates, pour leur soutien technique et financier.

De son côté, le Dr El Hadj Mamadou Sonko, directeur de l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE) et coordinateur du programme ISC-Hub Sénégal, a rappelé que l’objectif principal était de former les acteurs locaux à une approche innovante d’« assainissement inclusif à l’échelle de la ville ». « Les systèmes de planification traditionnels ne prenaient pas en compte l’ensemble de la chaîne de valeur ni les spécificités locales », a-t-il expliqué. Le programme intègre désormais des critères tels que le niveau de vie, l’urbanisation et les possibilités de traitement et de réutilisation des boues.

Au cours de cette deuxième phase, dix artisans maçons, dix vidangeurs et plusieurs femmes ont été formés. Ces acteurs sont désormais en mesure de diffuser leurs connaissances et de créer des produits issus des boues de vidange pour le maraîchage. Par ailleurs, des modules pédagogiques ont été élaborés pour assurer la pérennité des acquis, incluant des thématiques sur le genre, la gestion des stations de traitement, la gestion des données et la planification de l’assainissement.

Parmi les défis identifiés, le Dr Sonko a mentionné la nécessité d’adapter les supports de formation, souvent trop complexes, pour les rendre accessibles à tous, notamment aux ouvriers ne maîtrisant pas parfaitement le français. Il a aussi insisté sur l’importance de l’implication des municipalités dans l’accompagnement des agents formés.

Le programme ISC-Hub, qui associe également la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Cameroun, est piloté par l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, sous la direction du professeur Dongo Kouassi, le Directeur Exécutif du Programme ISC-Hub.

En conclusion, les acteurs locaux ont vivement demandé la poursuite et l’élargissement du projet, avec un renforcement des formations sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs. La commune de Mbour se dit prête à poursuivre l’encadrement des artisans formés pour garantir un assainissement durable et améliorer la qualité de vie de ses habitants.

Letourquotidien

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